Cowspiracy, ou pourquoi devenir végéta*ien

J’ai toujours aimé la viande et le poisson. Petite, je me réjouissais du foie gras de Noël, j’adorais le saumon fumé et les crevettes, le magret de canard, les pâtes à la carbonara ou à la bolonaise et j’en passe. Je ne jurais aussi et surtout que par le fromage (au goût prononcé, c’était encore mieux) : au goûter, une tranche de pain grillé accompagnée de camembert, de gorgonzola ou de roquefort et j’étais la plus heureuse.

Si j’ai décidé depuis quelques temps de ne plus en manger, ce n’est pas parce que je n’aime pas ça comme certain.e.s peuvent le penser. Parce que oui, même parfois aujourd’hui des plats carnés ou avec du fromage gratiné peuvent me donner envie. J’ai seulement commencé à me questionner sur mes habitudes. Parce que oui, la consommation de produits animaux est une habitude. Pour la plupart, vous n’imaginez pas un barbecue sans viande parce que ce serait « moins convivial ». Pour certain.e.s, ne pas manger de la viande à tous les repas est une hérésie. Nous avons juste ancré un mode de consommation qui, la plupart du temps, n’est pas durable.

Le changer, ne serait-ce qu’un peu, est donc un revirement important. Mais en faisant quelques recherches, on se rend vite compte que faire un gâteau, des gaufresdes  pancakes ou même une quiche lorraine sans oeuf, lait ou viande est un jeu d’enfant. Les crèmes et laits végétaux (avoine, riz, amandes…) remplacent à merveille leurs homologues animaux, les oeufs se remplacent très facilement par un peu de maïzena, du tofu soyeux ou du jus de pois chiches et la viande par des protéines de soja ou du seitan.

À Noël, après avoir visionné une quantité astronomique de vidéos sur la cuisine vegan, j’ai eu envie de me lancer le défi d’un Noël végétalien. J’ai pris ce que j’avais sous la main, et j’ai fait une courge butternut farcie qui était absolument délicieuse et qui a beaucoup plu autour de moi. Personne ne m’a dit qu’il ne manquait à mon plat quelques lamelles de bacon ou de l’emmental râpé. La plupart était d’ailleurs même bluffé que je réussisse à re-créer la texture et le goût de certains produits animaux.

Je ne cherche pas à faire ici de « prosélytisme » ou que sais-je. Je ne vous dis pas non plus d’arrêter drastiquement toute consommation de produits animaux pour les 50 prochaines années. Mais un changement est nécessaire, que ce soit au niveau environnemental ou de la condition animale. Et rien qu’une réduction de la consommation est déjà un pas énorme, je vous le garantis. Alors, faîtes votre choix mais faites-le de manière raisonnée. Et pour les personnes qui sont actuellement en plein questionnement ou qui ont juste envie de se renseigner un peu plus, le documentaire Cowspiracy : Le secret du développement durable est vraiment une bonne entrée en la matière.


Affiche Cowspiracy
Affiche de Cowspiracy

Produit notamment par Leonardo DiCaprio, Cowspiracy a été réalisé par deux jeunes activistes de San Francisco, Kip Andersen et Keegan Kuhn. Sorti en 2014, le documentaire présente les enjeux majeurs de la consommation de produits animaux : l’aspect environnemental principalement, et l’aspect éthique lié à la condition animale. On y suit Kip Andersen, également producteur et directeur du film, ses questionnements et son cheminement. Ces passages là sont entrecoupés avec des interviews de chercheurs, de représentants d’Organisations Non-Gouvernementales (ONG) ou encore d’agriculteurs qui présentent des chiffres alarmants et donnent leur point de vue sur la question de la cause animale.

Ce qui m’avait le plus choqué à l’époque dans le documentaire, c’est l’aspect environnemental. Car j’avais l’impression que, si on sait tous plus ou moins que l’élevage, pratiqué la plupart du temps de manière intensive, et l’abattage à l’heure actuelle sont loins d’être éthiques sur le plan de la condition animale, l’impact environnemental de l’élevage était à l’inverse la partie immergée de l’iceberg. Je me suis vraiment pris une claque quand j’ai pris conscience d’à quel point la pêche, l’élevage et l’industrie animale en général ont un impact néfaste sur notre planète.

Comme à peu près tout le monde, je pensais que les transports étaient de loin la première cause de pollution mondiale. Et bien détrompez-vous, l’élevage intensif reçoit la palme d’Or. Si l’ONU prétend que l’élevage représente 18% des gaz à effet de serre créés par l’Homme contre 13% pour tout le secteur des transports, il s’agirait plutôt de 51% des GES pour une étude publiée en 2009 par deux conseillers de la Banque mondiale.

Ce que j’ai trouvé fort avec Cowspiracy, c’est que le documentaire va même jusqu’à montrer l’hypocrisie ambiante, et ce même dans les ONG environnementales telles que GreenPeace, qui ont besoin de soutiens financiers et qui ne peuvent par conséquent pas se priver de l’apport des lobbys pro-pêche/chasse.

Pour conclure et illustrer mon propos, je vous mets ici quelques chiffres présentés dans le documentaire :

  • L’élevage intensif utilise chaque jour 329 fois plus de litres d’eau (125 mille milliards de litres) que la fracturation hydraulique, activité pourtant très gourmande en eau.
  • Pour produire un hamburger, plus de 3500 litres d’eau sont nécessaires.
  • En Amazonie, 91% de la forêt vierge détruite au jour de sortie du documentaire l’a été pour élever du bétail (la déforestation occasionnée étant à l’origine par la même occasion de la disparition de près de 100 plantes, insectes ou animaux chaque jour)
  • Pour 1 kilo de poisson, 5 kilos d’autres espèces non-ciblées sont également attrapées.
  • Trois quarts des zones de pêche sont sur-exploitées ou à pleine capacité.
  • Nourrir un végétalien un an requiert 3 fois moins de surface de terrain qu’un végétarien et 18 fois moins de surface qu’un omnivore.
  • Un régime végétalien produit 2 fois moins de CO2 qu’un régime omnivore, utilise 11 fois moins de combustibles fossiles et 13 fois moins d’eau.

Très accessible, Cowspiracy est en somme vraiment un bon documentaire pour se sensibiliser à la cause animale, que je recommande à tou.te.s.


Si Cowspiracy vous intéresse, il est en accès gratuit ici.

2 réflexions sur “Cowspiracy, ou pourquoi devenir végéta*ien

  1. Ping : Le végétalisme n’est pas un régime de privation – Nina Con Límon

  2. Ping : Les 10 commandements d’une cuisine zéro-déchet – Nina Con Límon

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