Le végétalisme n’est pas un régime de privation

Il y a quelques mois, je vous expliquais, avec pour support le très bon documentaire Cowspiracy, pourquoi j’étais devenu végétalienne au fil du temps. Pour des raisons éthiques mais aussi et surtout écologiques, je ne me voyais plus consommer de produits animaux au quotidien. Si ce mode d’alimentation me permet aujourd’hui de me sentir en accord avec des valeurs qui me sont chères, quand j’ai annoncé mon végétalisme à des personnes qui n’étaient pas familières avec ce mode d’alimentation, une question est souvent revenue :

« Mais tu manges quoi en fait ? »

Cette question s’accompagnait aussi parfois de la réflexion suivante : « Oh mais moi je pourrais jamais, c’est trop dur, tu peux rien manger ».


Il est vrai que les préjugés sur l’alimentation végétalienne sont nombreux et malheureusement assez tenaces. Pour certain.e.s, les végétalien.ne.s mangeraient tout le temps la même chose, avec au choix des graines ou de l’herbe qui seraient bien évidemment à la base de leur alimentation. Pour d’autres, le végétalisme constituerait une alimentation ennuyeuse et frustrante qui serait forcément vécue comme une privation… Bien souvent, les personnes qui sont à l’origine de ces idées préconçues sont en réalité très ignorantes sur le sujet. Bien que se justifier de façon quotidienne puisse devenir rapidement fatiguant, il est donc important d’être pédagogue en montrant à notre entourage comment les produits animaux peuvent se remplacer facilement et à quel point l’alimentation végétale peut être goûteuse et créative.

J’étais moi-même assez ignorante sur le sujet il y a encore peu. Mais la cuisine étant une passion pour moi depuis petite et de nature curieuse, je me suis surprise à trouver des alternatives à presque tous mes plats préférés grâce à bon nombre de vidéos de cuisine végétale sur YouTube et d’articles de blog qui montraient tous des recettes plus appétissantes les unes que les autres. Je peux notamment vous conseiller les vidéos d’Eva Les Petits Plats, Alice Esmeralda (qui a aussi son propre site internet), Lloyd Lang ou La Petite Okara, ainsi que les blogs Au Vert avec Lili100% Végétal de Marie La Forêt, France Végétalienne ou bien encore Deliacious. Ce sont de véritables inspirations au quotidien qui m’ont poussée à me lancer dans la cuisine végétale, choix que je ne regrette absolument pas.

Loin des préjugés dont je vous ai parlé au dessus, le végétalisme m’a permis au contraire d’innover encore plus et de préparer des plats variés qui explosent en bouche. Parce que quand je mangeais encore de tout, dans mon petit train-train quotidien chez mes parents, c’était mine de rien souvent les mêmes plats qui revenaient. Même si j’étais curieuse et que j’ai toujours aimé cuisiner, on tournait quand même pas mal en rond. Ce changement d’alimentation, je l’ai donc vraiment vécu comme un défi, un moyen de me dépasser et d’être toujours plus inventive dans mes recettes. J’ai découvert tout un tas de produits complètement bluffants, développé un amour inconditionnel pour les falafels, appris à faire moi-même mon lait végétal d’avoine et d’amande, à remplacer les oeufs dans les pancakes et les gaufres et les lardons dans une quiche lorraine, à faire une super sauce bolognaise végétale et de très bons burgers vegan… Ce qui me remplit d’un sentiment de fierté intense. À chaque nouvelle découverte, je suis comme une enfant, boostée à fond et super enthousiaste, avec l’envie d’expliquer au monde entier que j’ai dégoté LE produit révolutionnaire de l’année.

Pâtes bolognaise vegan

L’autre avantage du végétalisme, c’est qu’il m’oblige aussi à manger beaucoup plus sainement. Exit les gâteaux industriels et la grande majorité des plats tout préparés qui contiennent bien souvent des produits animaux et additifs à gogo, je fais presque tout à la maison et prête attention à ce que les produits que j’utilise soient les plus naturels possibles. J’essaie autant que possible de les choisir locaux, biologiques et en vrac afin de réduire les emballages plastiques. S’il est certain que je ne suis pas encore « irréprochable », je tente de faire de mon mieux et cela a une incidence considérable sur ma production de déchets, qui est évidemment moins importante de facto.

En plus, quand je vois des produits comme les fromages végétaux affinés avec des marques comme Jay and Joy ou Petit Veganne(qui contiennent quand même des noix de cajou donc à consommer avec modération), ou bien les steaks végétaux des marques Beyond Meat ou même Herta qui ressemblent, tant au niveau du goût que de la texture, comme deux gouttes d’eau à de vrais steaks, je me dis que le végétalisme a vraiment de très beaux jours devant lui. Je suis consciente que ces produits restent encore chers et que c’est un privilège de pouvoir en manger de temps en temps, mais ces alternatives me donnent juste immensément d’espoir pour l’avenir de l’alimentation végétale. Bien évidemment, être végétalien.ne ne se résume pas à adopter exactement la même alimentation qu’avant en remplaçant viande et fromage par des substituts pour le moment plutôt onéreux (mais dont le prix est en fait généralement plutôt équivalent en fait à leurs homologues animaux). Cependant, ces produits peuvent être de bonnes alternatives pour celleux qui souhaitent entamer une transition douce et sereine et avoir le plaisir de retrouver le goût de leurs aliments préférés.

Il est évident que le végétalisme peut être, quand il s’agit de sortir diner hors de chez soi, une contrainte car pas mal de restaurants ne proposent pas encore d’option végétalienne ce qui limite le choix. Cependant, avec de petites astuces, il est tout à fait possible de combiner plaisir de manger dehors et végétalisme. Par exemple, je privilégie souvent des pizzerias et commande une pizza végétarienne aux légumes sans fromage (faites néanmoins attention, certaines pizzerias rajoutent des oeufs dans leur pâte même si la recette originelle n’en contient pas). Si vous voulez chercher des restaurants végétaliens près de chez vous pour faire découvrir la cuisine végétale à votre entourage, vous pouvez aussi utiliser le site VegOresto qui les répertorie en France. Si vous avez un dîner de prévu chez des ami.e.s ou de la famille, n’hésitez pas également à ramener votre propre Tupperware ou bien aiguillez-les tout simplement car bien souvent, c’est simplement cet inconnu qui les panique.


Alors, à tou.te.s celleux que le végétalisme intéresse mais qui n’osent pas franchir le pas : lancez-vous, tout simplement. Vous n’êtes pas obligé.e.s de devenir végétalien.ne.s  du jour au lendemain, menez cette transition à votre rythme. Au début, cherchez des alternatives aux plats que vous faites souvent, c’est souvent réconfortant de savoir que nos habitudes ne vont pas changer du tout au tout. Crèmes et laits végétaux remplacent à merveille leurs homologues animaux, au même titre que les protéines de soja, le tofu fumé ou le seitan dans vos recettes carnées. Familiarisez-vous avec la farine de pois chiches pour vos appareils à tarte et omelettes végétales et apprenez à manier la maïzena.

Et surtout, faites vous plaisir ! Les possibilités sont infinies.

2 réflexions sur “Le végétalisme n’est pas un régime de privation

  1. Nuancia

    Coucou ! Un super article que j’ai dévoré du premier mot jusqu’au dernier ! Je te rejoins sur tous les points que tu soulèves, depuis l’ignorance des autres (et de nous-mêmes dans nos débuts de changement de régime) sur le végétalisme, jusqu’à la créativité que ça apporte de devoir penser ses plats autrement ! On fait tellement de découverte lorsque l’on s’intéresse à d’autres modes de vie, d’autres modes de consommation … Et comme tu dis, c’est tellement meilleur pour la santé. Merci pour cet article, passe un bon week-end ! ♡

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    1. Coucou Sarah, merci pour ce gentil commentaire !
      Ça fait plaisir de voir que ces sensations sont partagées, en espérant arriver à convaincre quelques réticent.e.s des bienfaits de cette alimentation
      Bonne soirée à toi !

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